Deux jeunes filles viennent vers moi dans le parking du supermarché, deux employées sans autre signes particuliers que leurs badge Staples ? sur la chemise noire expression neutre, pas de tatouages ni de piercings Est-ce qu’elles ont besoin d’un chariot ? Dans le coffre ouvert, Allan cherche nos sacs recyclable
Elles s’approchent et l’une d’elle me dit: Voulez-vous venir avec nous à l’église Dimanche ? Comme si on était au bal et qu’elle me demandait cette danse J’examine de plus près les visages ronds d’adolescentes qui ont l’âge d’être mes filles Quelle église ? la plus grande pointe son badge du menton : Eglise de Jésus Christ, je lis et plus petit en dessous (mais je ne veux pas m’approcher trop près) des saints des derniers jours.
J’avoue que je suis ignare dans le domaine des dénominations S’agit-il d’une de ces « églises » pop-up qui se montent dans des bureaux au hasard ou d’une ancienne et obscure tradition américaine ? Quoi qu’il en soit, ces saints du dernier jours m’inquiètent légèrement Que diable savent-ils de plus, et est-ce que j’ai raté quelque chose ?
Je tente de la rassurer : Nous allons déjà à l’église tous les dimanches – Où ça ? – A Boston… il y a de très bons musiciens qui y jouent les cantates de Bach, vous connaissez ? Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle nous y allons, bien sûr… Je m’enfonce plus profondément. Je ne voudrais pas leur faire faux bon, à ces gamines les décevoir, les écarter du droit chemin. Ce que je voudrais leur dire c’est que je crois que tous les chemins mènent à Dieu Si c’est ce qu’on cherche.
Allan sort sa tête du coffre et me sauve : Merci, mais c’est bon pour nous Leurs visages restent neutres, elles hochent la tête Il y aura un pianiste samedi soir si ça vous intéresse ! Elles ne laissent pas tomber Elles relancent et tirent encore leur filet dans le parking du supermarché Même si elles pêchent aux convertis.
J’ai depuis fait des recherches sur cette église. Fascinant ! Mais je maintiens ma position. Joyeux Noël!
Cette année je ne trouve pas le calendrier idéal ce matin, à la librairie de Newbury St J’hésite entre La vie secrète des écureuils : 12 scènes magiques d’écureuils agissant comme des humains
Et Voici ma librairie: Douze devantures de librairies du monde Mais je ne prends ni l’un ni l’autre
L’autre jour au centre commercial, J’ai scanné avec une molle curiosité les étalages : les filles de Sports illustrated et les autres maillots de bain suivies par les Chippendales, les pompiers sexy – J’essaye de visualiser l’effet sur le mur de ma cuisine
Puis on passe à la section des chatons, Puis celle des chiots ensommeillés Puis le calendrier Cabanes d’aisance de jardin
Décidément, le bon calendrier ne me saute pas aux yeux Cette année Dans le passé, j’ai pioché dans la série Destinations : Photos d’Italie, puis de France dans un esprit d’inspiration, et pourquoi pas de manifestation mais le désir m’échappe
Il est important de bien choisir, car tous les mois et même tous les jours il faudra faire face aux conséquences d’un achat rapide et s’exposer à la photo choisie par l’éditeur
Une année j’ai voulu des photos de ballet, Légèreté aérienne – mais je n’en ai plus envie il me faut du tangible, du solide
J’avais suivi par des portraits de vaches. peintures naïves et rassurantes de bovidés tranquilles, Aux grands yeux doux et limpides mais cette saison-là est passée aussi
Et si je laissais le coin vide ? minimalisme : un mur tout blanc Peut-être que je n’ai pas envie de fixer sur le mur des projections, des oracles peut être que je n’ai pas envie de mettre noir sur blanc les rendez-vous du quotidien, les docteurs les impôts, les ennuis
Je cherche un calendrier introuvable avec seulement des moments heureux : Des voyages, des rencontres en couleur des jours de joie, des succès, des fêtes mes enfants comblés, rayonnants des départs, des déménagements surprise des plans nouveaux sur la comète
Avec, à la rigueur, un agenda portatif en finir avec les cases prévisibles sur un mur fixe.
Plusieurs fois j’ai observé le matin en buvant mon café dans le fauteuil près de la fenêtre une branche qui plonge, puis balance comme un trampoline et puis cette petite bestiole, un écureuil qui disparaissait vers le tronc.
Ce n’est pas un nouveau-venu Je l’ai entendu galoper de temps en temps tip tip tip tip, le long de la toiture Je me demandais quelle course il effectuait à toute allure transportant de petites graines, pour une raison ou pour une autre d’un côté du toit, puis de l’autre
J’avais toujours pensé que les animaux étaient voués à lutter en permanence pour subsister qu’ils passaient leurs courtes vies à guetter des graines dans la neige un moustique dans les airs un mulot dans l’herbe une proie dans la toile
J’étais désolée pour les pauvres canards dans les mares gelées, sans manteau sans doudounes les moineaux
Dans le froid, les éléments la faim…
Et puis voilà que sur Facebook, et puis plus tard sur Instagram, j’ai vu des canards glisser dans la mare, puis regrimper la pente j’ai vu un pigeon s’installer sur une girouette pour faire un tour de manège j’ai vu un berger allemand et un poulet jouer à cache-cache
Bref, grâce à Internet, ma perception de l’ordre du monde est en train de vaciller
Depuis que je l’ai vu plonger comme un trapéziste sous mes yeux, la branche oscillant de haut en bas, sous son poids et lui rebondissant avec, pour disparaître dans les feuillages roux, et recommencer un peu plus tard, depuis que j’en ai la preuve,
je n’hésite plus à faire des jeux sur mon téléphone, moi qui ne jouais jamais, en essayant de me sentir moins coupable de perdre mon temps.
Mon oncle Roland et moi errons dans les dédales du parking de l’aéroport Charles de Gaulle. Il est venu me chercher (j’arrive de mon exil aux US pour des vacances en famille,) mais il ne sait plus où il a laissé sa voiture.
Si quelqu’un mourait ici d’un infarctus personne ne le saurait ! il resterait là. Mort ! Je souris intérieurement. Peut-être même extérieurement. Il râle assez fort pour que les rares passants en ce matin de semaine sachent ce qu’il pense. Depuis dix minutes on cherche sa voiture qu’il pensait avoir garée à cet étage du parking. Elle a été volée !
Roland est le demi-frère de mon père. Il n’est plus tout jeune. Si je raconte cet épisode ici, c’est pour clore le récit de mes retrouvailles virtuelles avec mon grand-père. Mon oncle est la seule personne vivante, à part mon père, qui ait connu ce grand-père et qui pourrait m’évoquer, sinon l’homme, au moins un peu de ce monde passé.
Côte à côte, nous déambulons avec ma valise dans les aires grises et sans âme des parkings silencieux.
Je sens sa détresse qui monte. L’embarras. C’est peut-être aussi l’émotion de rencontrer sa nièce qui l’a distrait. Je suis patiente, même si le décalage horaire se fait sentir – le vol Boston-Paris se fait toujours la nuit. Je suis partie tard la veille, mais j’ai dormi un peu dans l’avion.
Il a accepté la tâche que lui a proposé mon père, de me conduire de l’aéroport à la gare Montparnasse d’où je prendrai le TGV en direction de la Bretagne. J’aurais facilement pu prendre la navette de l’aéroport mais mon père a insisté pour contacter son frère, lui confier une mission pour nous mettre en rapport. C’est la débrouille, le système D.
Finalement mon oncle se rend compte qu’il s’était trompé d’étage. On remonte dans l’ascenseur. Après une heure d’errance, gros soulagement.
Maintenant on peut faire la traversée de Paris.
Toutes les rues ont une histoire pour lui. Il me fait visiter une ville de carte postale que lui seul connait. Moi mes repères sont très différents : là où j’ai travaillé, là où j’habitais, mon studio rue des Batignolles, P&G à Neuilly, les quartiers où j’aimais me balader, les stations de métro. Evidemment, il y a aussi le quartier où je suis née, où j’ai grandi. Mais son Paris à lui est peuplé de nos ancêtres.
C’est là que Rose, ton arrière-grand-mère tenait un atelier de repassage. Ici, ta grand-mère achetait des fournitures de peinture. Elle peignait.
Saint-germain : on allait de bar en bar, la nuit. Le but était de faire le plus de bars possibles.
Les cafés rutilants qu’il me montre sont des théâtres, scène et parterre, où se déroulent les drames et comédies de la vie parisienne. Il y a des étalages d’huitres, d’autres ont des stands de crêpe attenants. Rien de spécial, sauf si on vit comme le reste du monde, ailleurs.
J’aimerais réaliser un film de cette visite, pour moi-même. Parce que ma mémoire est pleine de trous. Pourquoi une telle richesse de passé et d’histoires familiales alors que j’aurai tout oublié dans quelques mois.
Mais bientôt on arrive à la gare Montparnasse. La gare des bretons puisque ses lignes desservent l’ouest de la France. Il y a la gare de l’Est, la garde du Nord, la gare St Lazare, et la gare Montparnasse. Les deux dernières me sont les plus familières.
A l’intérieur, il nous reste un peu de temps. Nous nous installons à une table de café parmi les voyageurs. On parle un peu de tout, mais au milieu de la conversation, il part sur un souvenir. Ça me rappelle ton grand-père Gabriel, je le revois… Je ne sais pas quoi dire. Il me peint l’image du naufrage à la fin d’une vie qui ressemble à une course d’obstacles.
Je vois qu’il les revoit encore, ces images et qu’elles lui font toujours mal. De plus en plus je comprends que la vie est faite de beauté et de laideur entremêlés, qu’on ne peut pas faire l’économie du malheur, de la maladie, physique et psychologique. Je voulais remettre les pendules à l’heure, remettre en contexte la vie entière d’un homme, sans garder seulement le pire. Je vois plus clairement maintenant les contrastes, les zones d’ombre et de lumière. Ce jour-là, il me parlait de l’ombre. Je sais que ce n’était que contraste.
Recherche de toilettes : Regarde là-bas, ces sanisettes. Il y a un truc pour ne pas payer, je vais te montrer. Je ne sais pas si je dois le prendre au sérieux. Pourquoi éviter de payer deux euros pour ces nouvelles installations de toilettes autonettoyantes ? Mais je sens qu’il vit dans un autre monde, celui du passé, à la guerre comme à la guerre, un monde où il faut se jouer de l’adversaire, pour économiser des bouts de ficelle. On dirait que d’autres petits malins ont déjà forcé la porte de la machine et qu’elle ne ferme plus entièrement. Ce n’est pas de la délinquance, c’est encore du system D. Pourquoi payer pour pisser ? les hommes, de toute façon, n’ont qu’à trouver un angle sombre et le tour est joué. Mais pas ici quand même.
L’heure du départ approche. Encore sonnée par l’intensité des histoires qu’il m’a racontées, et par ma nuit de voyage, je marche à ses côtés jusqu’à la porte du train. A l’intérieur, j’aperçois des petites lampes sur toutes les tables du wagon restaurant. Une atmosphère confortable, intime s’en échappe.
Avril à Paris, les marronniers sont en fleur, mais il fait tout de même un peu froid. Il me dit « garde cette écharpe, je te la donne. » J’enroule son écharpe autour du cou. J’ai gardé cette écharpe pendant longtemps.
DOmiciliée, heureuse à Azay-le-Rideau REveillée tôt matin et au piano voici, MIrabelle travaillant ses gammes pour le gala FAmilière des spectacles, scènes, coulisses et sous-sols, SOlos et concerti, audience sur des sofas.
LA sonate de Chopin, joyeuse épidémie SIgnifie falbalas, échalas et soirées ! DOrures, applaudissements, bouquets et puis dodo.
Encore !!!! .. Champagne et puis dodo.
Encore !!!,,, Doliprane puis dodo.
Voici ma petite composition pour l’Agenda Ironique de Juillet, ici DO RÉ MI FA SOL LA SI DO. L’agenda ironique de juillet 2022. Il fallait un texte en sept parties, dont chacune devait commencer par une note de musique. J’ai fait fort, non? (si vous voyez l’astuce) Merci tout l’Opera !
Aucun rapport avec ma série précédente. Qui pourrait bien être finie, parce que je crois que j’ai mis la touche finale au tableau. Mais rien n’est sûr. le petit joyau qui suit en français et en anglais m’a été inspiré quand ma fille cherchait un appartement.
POEM ABOUT A WALK-IN CLOSET The apartment came with a walk-in closet so they walked in for a stroll They stuffed their noses in the clothes hanging in there she went straight to the “go-to pants” which had her name written all over them tripped on the shoes lying around, Did you have a good trip? He joked it was a mixed bag, in there organized and disorganized with recessed lights and no windows and then they never walked out Because there is no such thing as a walk-out closet
There was also a walk-in bathtub but they did not get a chance to visit.
J’ai joué sur le sens littéral d’expressions familières qui n’ont pas d’équivalent en Français (que je sache). Alors je vous propose un exemple de très mauvaise traduction, pour les vraiment curieux, et un anglicisme assorti : « Ca ne fait pas de sens ».
POÈME SUR UN GARDE-ROBE
L’appartement était équipé d’une pièce garde-robe alors ils sont entrés pour jeter un coup d’œil Ils ont fourré leur nez dans les vêtements accrochés là elle est allée directement au « pantalon de prédilection » qui avait son nom écrit partout trébuché sur les chaussures qui traînaient, Est-ce que tu as fait un bon voyage? il a plaisanté c’était un sac de mélange, là-dedans organisé et désorganisé avec des lumières encastrées et pas de fenêtres et puis ils ne sont jamais sortis Parce qu’il n’y a pas de garde-robe « sortie » Il y avait aussi une baignoire à l’italienne mais ils n’ont pas eu l’occasion de visiter.
Once upon a time there was a boy in that college The most beautiful boy on campus As beautiful as the silhouette of Jim Morrison painted in black light in the basement of Old Kenyon, where parties took place And where I met the boy Whose name I can’t remember.
He wore a t-shirt that read “Sinfully delicious” on the back
He came one day to see me and we talked and we talked I don’t remember what about but he was just as beautiful in my room as he had been out And then I didn’t see much of him anymore.
When I left the campus at the end of the school year Someone who knew him told me that the boy was planning to fly on a plane to France And I had a glimmer of hope That it might be for me!
Imagine the lights glowing Of that Boeing 737 on the tarmac at night, in the fog, on the right and left-side wings! All that for me!
And then I forgot all about him, as I never bumped into him in Paris or anywhere else either
Until one day someone who knew him told me that when he had indeed landed in Paris the City of Lights He took a look around himself then caught another plane this time to Nepal
To this day I am still wondering If he took his “Sinfully Delicious” T-shirt to Nepal, And if he turned around because He didn’t see me at the airport, I will never know.
HISTOIRE DU GARÇON QUI EST PARTI AU NÉPAL
Il était une fois un garçon dans ce collège Le plus beau garçon du campus Aussi beau que la silhouette de Jim Morrison peinte au sous-sol du Vieux Kenyon, où se déroulaient les fêtes, L’endroit même où j’ai rencontré le garçon Dont je ne me souviens plus du nom.
Il portait un t-shirt qui disait : ” Délicieux comme un péché” au dos
Ce garçon est venu un jour me voir et nous avons parlé et parlé Je ne me souviens pas de quoi mais il était tout aussi beau dans ma chambre qu’il l’était au dehors Et puis je l’ai perdu de vu.
Quand j’ai quitté le campus à la fin de l’année scolaire Quelqu’un qui le connaissait m’a dit que le garçon prévoyait de prendre l’avion pour la France Et j’ai eu une lueur d’espoir Que ce soit pour moi !
Imaginez les lumières qui brillent De ce Boeing 737 sur le tarmac la nuit, dans le brouillard, sur les ailes droite et gauche !
Tout ca pour moi! Et puis je n’y ai plus pensé Car je ne l’ai jamais croisé à Paris ni nulle part ailleurs.
Jusqu’au jour où quelqu’un qui le connaissait m’a dit que quand il avait débarqué à Paris la Ville des Lumières Il avait regardé autour de lui Puis avais pris un autre avion pour le Népal
A ce jour je me demande encore S’il avait emmené son T-shirt “Sinfully Delicious” au Népal Et s’il avait fait demi-tour parce que Il ne m’avait pas vu à l’aéroport Je ne saurai jamais.
On approche de la fin de ma collection de poèmes basés sur les souvenirs de mon année d’assistanat aux Etats-Unis, souvenirs de jeunesse dans lesquels je me suis replongée pendant le confinement. Je crois qu’il en reste quelques-uns dans le sac, un ou deux, pas plus.
While certainly frightening The experiment in Janice’s bedroom in the Old Kenyon building Where the Ghost of old Kenyon was lurking already Was necessary and instructive.
Janice was wearing a Salvation Army shirt With yellow pineapples against a blue background. She flashed white teeth as she smiled And laughed softly as if the whole thing Was not a matter of becoming stupid, As in stupefying your brain Your already underused mind But instead, performing a sacramental rite Or opening some kind of door That had been locked before Maybe for some good reason.
I wanted to be brave So I thought I would try Stepping to the other side of the mirror And into another room To rummage where it was none of my business And what on earth would I find there? I’d never really been the sort to go where I was not supposed to go, especially if it involved alarming paraphernalia
To add another layer of smoky flavor She started playing on her CD player A song that disturbed the heck out of me Called Go ask Alice Who was that Alice? The voice I heard was that of a far-out creature with floating sleeves stirring a pot of shroom and newt
So I did smoke with them that day and I know you are curious to find out what happened.
The first time, I was told, you feel nothing Like nettles or poison Ivy you feel nothing at first But after a while, together we stepped out of the room The three of us and we visited a class While floating a few centimeters above the floor And the professor’s voice came through a haze Oddly nothing was sturdy and things were drifting.
The day after, I put my conventional clothes back on As well as my sensible shoes And went back to studying with my regular half-brain.
I found I still do not share the preoccupation With visiting otherworldly realms to access some knowledge While messing up with the old cranks and pullies When I have scarcely begun visiting this perfectly fine world Thank you very much.
^ ^ ^
FUMER AVEC ALICE
Bien que certainement effrayante l’expérience dans la chambre de Janice dans le bâtiment Old Kenyon où le fantôme du vieux Kenyon se baladait déjà était nécessaire et instructive.
Janice portait une chemise de thrift shop Avec des ananas jaunes sur fond bleu. Elle montrait ses dents blanches quand elle souriait Et riait bêtement comme s’Il ne s’agissait pas de devenir stupide, De liquéfier un cerveau humain déjà sous-utilisé Mais d’accomplir un sacrement D’ouvrir une sorte de porte Verrouillée auparavant Sûrement pour une bonne raison.
Je voulais être courageuse Alors j’ai accepté d’essayer De passer de l’autre côté du miroir Et dans une autre pièce Pour fouiller là où ce n’était pas mes affaires Et que diable y trouverais-je? Je n’ai jamais vraiment été du genre A aller là où je n’étais pas censée aller, Surtout s’il fallait pour cela tout un attirail inquiétant
Pour ajouter une autre couche d’arôme fumée Elle a mis sur son lecteur CD Une chanson étrange et bizarre Appelée Go Ask Alice Qui donc était cette Alice? La voix que j’entendais m’évoquait une créature lointaine Aux manches flottantes touillant dans un chaudron De champignons et de triton
Donc j’ai fumé avec eux ce jour-là Et je sais Que vous êtes curieux de savoir ce qui s’est passé.
La première fois, dit-on, on ne ressent rien Comme les orties ou le poison Ivy, On ne ressent rien au départ
Mais après un moment, nous sommes sortis Tous les trois et avons visité une classe Flottant à quelques centimètres du sol Avec la voix du professeur qui traversait la brume C’était assez étrange que rien ne soit solide et que les choses dérivent.
Le lendemain, j’ai continué à porter mes vêtements conventionnels Et mes chaussures sensées et je suis retournée Etudier avec mon demi-cerveau habituel.
J’ai trouvé que je ne partage pas la préoccupation des autres A visiter d’autres royaumes Pour accéder à certaines connaissances En passant outre les vieilles manivelles et poulies
Et en flottant comme des zombies. Alors que je viens juste de commencer A visiter ce monde tout à fait correct.
If a reader asks, I am aware that there is a big difference with this cannabis-smoking experience and the psychedelic LSD experience of the song. But I am not the one who played the song and set up the atmosphere!
Si un lecteur se le demande, je suis bien consciente qu’il y a une grande différence entre cette expérience de fumer du cannabis et l’expérience psychédélique de LSD de la chanson. Mais ce n’est pas moi qui ai joué la chanson et créé l’ambiance !
Je vous propose d’utiliser onomatopées, répétitions et accumulations pour relater une étape de la vie d’une personne, ou un moment particulier, comme par exemple les préparatifs du matin, ou du soir. Quelques borborygmes seraient aussi les bienvenus.
Vous avez jusqu’au 26 juillet, et puis après on vote. Clap clap clap !
Si vous êtes nouveau ou nouvelle, vous postez votre texte sur votre blog, shlak!, et puis hop, vous copiez-collez le lien dans les commentaires ci-dessous. Tic toc, tic toc…
You were leading, as usual: your country, your college, your way and I happily followed down Middle Path bemused, blissfully borrowed from my own self
We stood in front of the chapel you always liked a good chapel with candles burning inside that evening we walked in like when you walk into a ruin looking for treasures shiny bottles of colored glass
We both liked a good adventure there was nobody else around we stayed inside for a while breathing the holy air Look, you pointed up to a bird banging its body on rafters above We took this for some sign
Perhaps we lit a candle For the two of us Then we came out and sat on the front steps against a closed door and I lit up a cigarette that was before you requested I quit
I remember that evening and thought I might write it down with no other meaning than to record One of the celebrations in my life
LA CHAPELLE
Tu menais, comme d’habitude ton pays, ton université, ton chemin et je suivais avec plaisir sur Middle Path amusée, béatement empruntée à moi-même
Nous sommes arrivés devant la chapelle tu as toujours aimé une bonne chapelle avec des bougies allumées dedans ce soir-là, nous sommes entrés comme quand tu pénètres dans une ruine à la recherche de trésors, des petites bouteilles de verre coloré
Nous aimons tous les deux une bonne aventure Il n’y avait personne nous sommes restés un moment à l’intérieur a respirer l’air sacré regarde, tu as pointé du doigt un oiseau qui cognait son corps sur les poutres au-dessus nous avons pris ça pour un signe
Peut-être avons-nous allumé une bougie pour nous deux puis nous sommes sortis et nous sommes assis sur les marches contre une porte fermée et j’ai allumé une cigarette c’était avant que tu me demandes d’arrêter
Je me souviens de ce soir là et j’ai pensé que je pourrais le mettre noir sur blanc sans autre signification que d’enregistrer Une des célébrations de ma vie.
Illustration: Church of the Holy Spirit, Kenyon College
Encore un souvenir, des moments qui reviennent comme des images, des bornes le long du chemin.