POEME POUR MIDORI MAKI

Midori, fragile comme tes lettres
Par Avion – sur papier pelure d’oignon
Que j’imagine toujours flottant
Dans une rue bordée de gratte-ciels de Tokyo

La dernière fois que je t’ai vue
Dans ta chambre au foyer Mérici
Dans les tons de beige et de gris
Un peu perdue loin du Fuji Yama
Mais forte comme le bambou

te souviens-tu de cette brave sœur
Qui criait aux autres filles
Qu’elles étaient laides
Tant au-dedans qu’à l’extérieur
Quand elles téléphonaient à des garçons
Au dehors, après les heures

Nous, nous étions belles.

Je te revois dans ton pull de laine
Dans des tons de beige et de gris
Assises sur ton lit dans ta chambre
Nous bavardions jusqu’à très tard

Je te revois certains week-ends
Solitaire, quand les autres rentraient chez elles,
Et que tu m’apprenais à couper du chou en lamelles
Je te revois, le jour où nous sommes parties en auto-stop
Arrivant chez mes parents
Toi enhardie cherchant les tasses de thé
Dans le placard de ma mère

Maintenant je pense à toi quelque-part
ombre légère flottant
entre un gratte-ciel de Tokyo
Et une bibliothèque où tu travaillais, je crois
Légère comme une fleur de cerisier parachutiste.


Un autre de mes souvenirs d’etudiante.

Illustration : Japanese art, Hiroshige art prints, Cherry Blossoms (Edo period).

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