VOUS IREZ LOIN

J’attendais en haut d’un couloir à l’étage,
Entre deux cours
Plantée là comme un bégonia
seule près d’une porte, laquelle ?
Elles se ressemblaient toutes

Quand j’entendis des pas…
J’avais le nez dans un fascicule,
l’objet du cours d’un prof d’Anglais :
Mémoriser le vocabulaire par les Idéophones
Par exemple : les mots en sn- (sniffle, snore, snoop, snout)
s’apparentent à l’idée de nez.
Snazzy idea

Donc j’étudiais cette belle œuvre
Dans mon temps perdu
(j’étais de nature studieuse et curieuse dans le domaine verbal)
et puis peut-être rien d’autre à lire
Quand justement, l’auteur, au tournant du couloir
est passé devant moi
Comme un train fantôme arrivant de nulle part
Et voyant ma lecture, il prononça ces mots:

« Ah vous lisez mon livre ? Vous irez loin ! »

Ayant vu mon destin dans sa boule de cristal
Je me vis grand trois mats dans le grand vent du large
voguant vers l’aventure
Hisse et Ho, Santiano
Je m’en souviens encore comme si c’était demain

Suis-je allée loin ? Trop loin ou pas assez ?
Où vont les rêves quand ils s’envolent ?
Ils atterrissent un jour, dit-on
dans les bouquets de fleurs de continents inconnus
ou bien exactement là où je suis maintenant.

_____

Je me rends bien compte que ce prof plaisantait, sans-doute plaisamment flatté de voir une de ses élèves étudier pour sa classe. Mais ce que disent les profs n’est pas en vain.

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