Statues blanches perchoir à pigeons
Marbres crottés, gestes cassés
Qui servent à faire rêver les enfants
A les faire regarder en l’air
Elles m’apprenaient l’anatomie
Sujet de fantasmes rêveurs
Les corps en fleur des jeunes nymphes
Bras ronds gracieux chargés de poires
Comme une leçon de belles choses lisses
L’amour, la trahison, la jeunesse
L’olympe parmi nous dans la ville
Acteurs absurdes et effrayants de drames étranges
Jouant leurs mythes le soir tombé
Feuilles de vigne et grappes de raisin figées
Juste devant nos bouches-bée, absorbés.
J’ai gagné avec l’âge la pensée analytique
Et les yeux bioniques
Qui percent les couches de connaissances
Science, histoire, histoire de l’art
Et la douceur des anges mythiques
Aux boucles toujours souples m’appelle
Bientôt, bientôt ! Tu viendras jouer avec nous
Dans le panthéon là-haut !
Dans l’inventaire des choses que j’aime en France, et qui me manquent, il y a « Les statues dans les parcs. » Il y en a ici bien sûr, mais surtout dans les musées. Et j’ai des souvenirs d’enfance à Paris, et à Nantes, des nourritures d’impression que j’emporterai avec moi dans la tombe, la vision de ces magnifiques beautés, leurs valeur artistique leurs références antiques, toute cette richesse mise à la disposition de tout le monde. Je suis toujours un peu triste de ne pas avoir offert cette richesse quotidienne à mes enfants, pour fertiliser leurs imaginations.