Un beau samedi matin
A la gare Montparnasse
Un pianiste s’assoit au piano de la gare
Pour célébrer son baptême de France
Son baptême de Montparnasse
C’est la première fois qu’il vient à Paris
Il vient de débarquer, et il est fatigué
Et comme dans la salle des pas perdus on attend
Il attend aussi
Comme tout le monde
Il attend son train
Et il joue sur le piano pour donner la cadence
La cadences des allées et venues
Sous les tableaux d’affichage qui trônent au-dessus
Des départs et les arrivées des voyageurs
De cette place vide
Au centre de la gare Montparnasse
Décalage horaire au centre de l’univers
Et il a le dos courbé, le musicien fatigué
Et personne ne l’entend
Dans la salle des sons perdus
Autour de lui on fait le vide
Sans le faire exprès
Les voyageurs tirent leurs valises
Montent et descendent les escalators
Sans tirer leur chapeau
Ainsi il documente la zone des trains en retard
Il orchestre Paris, les passages invisibles,
Nul ne s’en soucie
Personne n’écoute le piano public
On n’entend que les passages
Echo gratuit : les cafés, les bagages
Des gens qui ne s’arrêtent pas
Concert à l’espace Montparnasse gratuit
Sacrement étouffé des vacances d’été.
* * *
Photos et souvenirs de vacances pas si lointaines. Une sorte d’album photo en forme de blog. Voyons si l’idee perdure.
PIANO MONTPARNASSE
A beautiful Saturday morning
At the Montparnasse station
A pianist sits at the piano
To celebrate his baptism of France
His baptism of Montparnasse
It is the first time he comes to Paris
He has just landed, and he is weary
And in this waiting room he waits
Like everyone else
He is waiting for his train
And he plays on the piano to keep pace
The pace of comings and goings
Under the notice board above
Departures and arrivals of travelers
In this empty place
In the center of Montparnasse station
Jet-lagged in the center of the universe
And he bends over the keyboard, the tired musician
And nobody hears
In this hall of lost sounds
People make space around him
Without doing it on purpose
Travelers who pull their bags
Climb and descend escalators
Without taking off their hat
and he documents the late trains zone
He orchestrates Paris, its invisible passages,
No one cares to listen
Nobody hears the public piano
Only the passages
Free echo: cafés, luggage
of people on the go
Free concert at Espace Montparnasse
Muffled sacrament of summer vacation.
* * *
This is not a translation of the poem above, but an adaptation. It’s cool to be the author!
Photos and memories of recent trips vacations. A kind of scrapbook in the form of a blog. Let’s see if the idea lasts.